A Propos long

Bonjour,
Je suis la créatrice de "du Rébecca".
Le projet de cette marque de bijoux est issu de deux tropismes que j’ai depuis longtemps : le travail de la terre d’une part, et l'intérêt pour les luttes émancipatrices d’autre part.
Du Rébecca fait le lien entre les deux. 
 
Pourquoi le travail de la terre?
Je trouve que l’art, et plus précisément le fait de se salir les mains, de transformer, d’explorer lesmatières et les couleurs, ça permet de basculer dans un monde parallèle, un genre d’univers de liberté infinie. Ca permet d’expérimenter librement des champs des possibles, de la pensée, en s’étant totalement délesté du poids des injonctions de la société.

Tout est possible, rien n’est interdit. Le Beau est remis en question, en tout cas on a la liberté de l’envisager en dehors de ses normes habituelles. La démarche même relève de quelque chose de presque transcendant. Ca permet d’avoir comme une porte de sortie sur
le quotidien, pour mieux aussi déconstruire tout ce qu’on a appris par ailleurs, pour en ressortir plus fort et plus apte à faire ses propres choix.

Pour moi c’est vraiment un moyen d’affirmation qui est accessible à toutes et tous. Peut-être encore plus pour les femmes, un moyen de prendre le contrôle de nos gestes et nos idées, d’avoir un libre arbitre. De s’affirmer sans attendre une validation.
Depuis toute petite je bricole toujours, soit de la peinture, soit d’autres formes, mais c’est surtout la céramique qui me plait le plus. C’est très complet : la sculpture en 3D, les couleurs, les nombreuses transformations du matériau (liquide, pâte, cuir, sec et cru, puis cuite...le hasard de la cuisson, des cuissons successives, l’adhérence entre les couleurs et la matière, les surprises en ouvrant le four...).
La céramique ça rend vraiment humble, on n’a jamais fini d’apprendre, de se tromper. Cela me plaît autant que ça me frustre.

J’ai travaillé principalement sur de la faïence depuis mes dix ans, sauf depuis environ un an que je m’essaye à la porcelaine.

Pourquoi le choix de la porcelaine ?

Après plusieurs essais de terres (j’ai testé six terres différentes), j’ai fait le choix de ne garder que la porcelaine blanche pour mes bijoux.
J’ai une raison technique et une raison de cœur.
La raison technique c’est que c’est compliqué de gérer plusieurs terres en même temps. Il faut compter jusqu’à trois cuissons pour un seul bijou, et si on prend des terres différentes, elles cuisent chacune à des températures différentes. Donc potentiellement cinq cuissons différentes à programmer.

Par ailleurs j’utilise de la porcelaine “papier”. Il s’agit de porcelaine mêlée à de la cellulose. Ce papier brûle et disparaît à la cuisson (1280°C), donc à la fin on a un rendu de porcelaine mais bcp plus léger. De la porcelaine, en moins dense. C’est important d’avoir des bijoux pas trop lourds, cette terre est donc un super outil.
La raison de cœur, c’est que la porcelaine renvoie une image de préciosité et de fragilité. Alors que paradoxalement, c’est une des terres les plus solides et résistantes qu’on puisse trouver. Cette ambivalence me plaît.
 
Pourquoi le côté militant ?
Je m’intéresse au sexisme depuis qu’on m’a enseigné à l’université ce que c’était, comment ça opérait et quelles en étaient les conséquences intimes et sociales. En creusant le sujet on s’attaque alors aux problématiques du genre, du racisme, du validisme, etc. Finalement, tous les mécanismes via lesquels on façonne et banalise des stéréotypes pour mieux asseoir un ordre social, qui profite à très peu, et qui écrabouille beaucoup. Je me dis qu'on peut faire mieux, comme projet de société. Ou alors, c'est qu'on a abandonné. Mais on est trop jeune pour abandonner. Perso, j'abandonnerai quand je serai morte.
Cet intérêt pour ces sujets de société est latent chez moi depuis une dizaine d'années, et il monte en puissance à mesure que la parole violente est banalisée et généralisée. 
 
J’ai donc tout simplement envie de faire un petit quelque chose pour exprimer tout ce qui est positif dans un monde où simplement on laisserait les gens libres de choisir qui ils sont, qui ils aiment, et ce qu’ils font de leur corps et de leur personnalité. Un monde où on ferait davantage attention aux autres, plus empathique. Un monde avec moins de déterminisme social.
C’est pas si compliqué, ça me parait simple même.
Je me dis que si autant de personnes ne se reconnaissent pas ou sont malheureuses dans la norme qui leur est assignée, c’est sans doute que les normes ne sont pas bonnes. Faisons les évoluer, on a tous à y gagner.
A ce titre, une partie du montant de votre achat (5%) est reversée aux associations de lutte contre les violences sexistes et sexuelles faites aux femmes, aux enfants, et aux LGBTQIA+.
Merci pour votre soutien, et merci pour votre contribution.