Qu'est-ce qui me plait dans la démarche artistique?
Le fait de me salir les mains, de transformer, d’explorer les matières et les couleurs, me permet de basculer dans un monde parallèle, un genre d’univers de liberté infinie. Dans ce monde, j’expérimente librement le champs des possibles, de la pensée, en me délestant des injonctions extérieures.
Tout est possible, rien n’est interdit. Le Beau est remis en question, ou du moins j‘ai la liberté de l’envisager en dehors de ses normes habituelles. C'est très exploratoire, comme partir en voyage.
La démarche même relève de quelque chose de transcendant. Cela m’ouvre une porte de sortie sur le quotidien, pour mieux déconstruire ce que j’ai appris par ailleurs, et en ressortir plus forte et apte à faire mes propres choix.
Pour moi, c’est un moyen de prendre le contrôle de mes gestes et de mes idées, de travailler mon propre libre arbitre. De m’affirmer sans attente d’une validation extérieure, à laquelle nous sommes souvent soumis.e.s.
Pourquoi le travail de la terre?
Je fabrique et explore depuis ma petite enfance. Parmi les différents médiums que j’ai pu travailler, c’est la céramique qui me plait le plus.
C’est très complet : la sculpture en 3D, donc le toucher, les couleurs, les nombreuses transformations du matériau (liquide, pâte, cuir, sec et cru, puis cuite) le hasard des cuissons successives, l’adhérence entre les couleurs et la matière, les surprises en ouvrant le four...
La céramique ça rend vraiment humble, on n’a jamais fini d’apprendre, de se tromper, de progresser. C'est parfois très frustrant, mais je pense que c'est aussi ce qui me plaît autant, qui permet de ne pas se lasser.
J’ai travaillé principalement avec la faïence depuis mes dix ans, et je me suis mise à la porcelaine depuis trois ans. Cette terre est plus nerveuse et exigeante, mais le résultat est à la hauteur de l’énergie fournie.
Si mon travail exploratoire de la terre vous intéresse, vous pouvez me suivre sur ma page Instagram.